Et surtout, surtout, de le partager avec d'autres...
Je vous présente : Bande artistique et Parfois dans la vie les choses changent, un spectacle fait par deux idiots (ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les artistes eux-mêmes), pour un public de grands idiots (très peu d'enfants dans la salle, aucun en fait), construit sur une réflexion pas idiote pour deux sous sur l'idiotie du monde - je suis lourd ? eh, c'est tout sur leur page d'accueil.
Nous avons donc sur scène un homme à la drôle de mine, trois couteaux et sept balles, une femme à la garde-robe aussi longue que sa langue est pendue, des parapluies roses, un aspirateur, un ténor de cire, un ordinateur et une cloche. Ça tourne souvent autour du sexe, ça ne tourne souvent autour de rien du tout, si ce n'est la poitrine des acteurs si l'on considère les objets qui voltigent les uns après les autres. De la musique russe, du lyrique et des clochettes. Et une sacré tranche d'humour. Lorsque l'on secoue tout cela, on obtient, condensé ici en une minute trente, un bien touchant spectacle :
Décidément, plus les années passent et plus j'éprouve le besoin de remonter le temps, d'oublier ma pesante condition d'adulte. Dès que l'adolescent découvre la philosophie, mouillant son pantalon comme un cochon son auge lors qu'il comprend être devenu homme, appréhendant la demi-douzaine de concepts inutiles que les gens sérieux ont crû bon de définir comme les fondements du monde - Dieu, la mort, les applications Mac, l'économisation de la société - il perd son innocence. Brutalement, comme une gifle en pleine face, comme un viol, un carton en moto. Il oublie soudainement l'essentiel - le rire, que les Bénédictins combattaient, que les instituteurs tuent dans l'œuf, qui pourtant marque la frontière la plus violente entre le singe et l'homme (celle-ci n'étant ni dans la masturbation, ni dans la conception d'outils), le rire que les Chinois emploient sans rire pour mieux rendre la face en cas de pépin grave. Rions alors, mais de bon goût, à coeur ouvert, à en perdre le souffle, rions à en pleurer car ces larmes là sont d'or. Rions et soyons idiots. Il avait toujours raison, le grand Jacques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire